Filosofando un Poco

Friday, January 19, 2007

Un ami veritable

Un ami ordinaire ne vous a jamais vu pleurer.
Un véritable ami a eu les épaules humides de vos pleurs.

Un ami ordinaire ne connaît pas le prénom de vos parents.
Un ami véritable a peut-être même leurs numéros de téléphone
dans son carnet d'adresse.

Un ami ordinaire amène une bouteille de vin à votre fête.
Un ami véritable vient avant pour vous donner un coup de main et
après - pour vous aider à ranger.

Un ami ordinaire est contrarié que vous l'appeliez quand il est
déjà au lit.
Un ami véritable vous demande avec inquiétude pourquoi vous n'avez
pas pu l'appeler avant.

Un ami ordinaire aime parler avec vous de vos problèmes.
Un ami véritable aime vous aider à les résoudre.

Un ami ordinaire, lorsqu'il vous rend visite, se comporte en invité.
Un ami véritable ouvre le frigo et se sert.

Un ami ordinaire pense que votre amitié est finie après que vous
vous soyez querellé.
Un ami véritable sait qu'une amitié se trempe dans une querelle
et en ressort plus forte.

Un ami ordinaire s'attend à ce que vous soyez toujours là pour lui.
Un ami véritable est toujours là pour vous.

Un ami véritable ? Celui qui reste à vos côtés lorsque tout le
monde vous a abandonné.

Personne n'est une ile

This another poem that makes me understand we're in a place we have to learn from.. Enjoy

by Christian (club-positif.com)

Au début, ce fut le chaos. La terre s'est mise à
gronder et je fus arrachée, transportée, éloignée de mon
père, de ma mère, du reste de l'archipel.
J'ai longtemps dérivé sur les océans sans fin. Les
tempêtes étaient fréquentes et encore aujourd'hui je ne
sais comment j'ai pu m'en sortir sans me désagréger.
Puis ce fut le silence. Les éléments se calmèrent. Pas
immédiatement : cela prit des milliers d'années, des ères
peut être.
Je ne dérivais plus. Je m'étais fixée sur une crête,
au milieu des eaux puisque c'est mon milieu naturel. J'étais
seule. J'avais eu le temps de pleurer toutes les larmes
(salées) de mon corps de sable mais je goûtais maintenant la
solitude.
J'avais été coincée dans le petit groupe d'îlots de
mon enfance et j'avais souvent souhaité un cataclysme
pour rompre cet attachement. Enfin c'était chose faite...
J'étais seule et bien contente de l'être.
Les jours s'étiraient lentement au soleil. Une barrière
de corail s'était accumulée et protégeait ma grève des
assauts de la mer. Je me laissais dorer la côte.
Nonchalamment. Les rares pluies suffisaient à combler ma
verdure et la faune naissante en mon centre : des rongeurs,
quelques invertébrés et beaucoup, beaucoup d'oiseaux.
Ils m'intriguaient : s'ils avaient pu voler jusqu'à moi
en si grand nombre (certains jours, j'en étais couverte et
leurs cris perturbaient mon sommeil tellurique), c'est que
je n'étais pas si éloignée que cela d'une autre terre. Peut
être même d'un archipel, comme celui de mon enfance. Mais je
me gardais bien de me détacher pour m'en approcher. Je
n'allais pas renoncer si facilement à ma quiétude.
Je me fiais ainsi aux éléments pendant des centaines,
des milliers d'années encore jusqu'à ce qu'un changement dans
le comportement des oiseaux m'alerte. Moins de pépiements,
moins de caquètements, moins de plumes,
moins de graines, moins de nids, moins d'oeufs... Moins d'oiseaux !
Mais pourquoi s'étaient-ils tous enfuis ?
J'ai mis un certain temps à comprendre que j'avais vieilli
seule... et, hum ! pas très bien vieilli... Ma faune m'avait fuie,
parce que ma flore, plus aussi luxuriante que dans ma jeunesse
ne suffisait plus à sa subsistance. J'étais pelée, sèche, pas
très avenante.
Mon appétit pour la solitude m'avait trahi. Depuis
quelques temps d'ailleurs, je me voyais partir : ma grève
s'était rétrécie, mangée par le ressac que les coraux
n'arrêtaient plus. Mes cocotiers n'avaient plus de têtes...
décapités par les cyclones !
La sécheresse avait tari mes sources. Je devais faire
piètre figure au milieu de l'océan. Et maintenant que j'y
songeais : aucun marin aventureux n'avait jamais foulé mes
plages d'un pas conquérant. Ah ça ! Je la payais chère ma
solitude !
Papa, maman, mes chers frères, mes petits îlots chéris,
où êtes-vous ?
Le chagrin était si fort que je résolus de partir à la
recherche de mon archipel perdu. Et même si je ne devais
pas retrouver mes proches, je m'arrêterais au premier atoll
que je croiserais... je leur demanderais de l'aide, je
m'intègrerais sagement dans leur écosystème, sans faire de
vagues, comme une gentille petite île du tertiaire que je suis.
Mais je devais apprendre à mes dépens qu'on ne se débarrasse
pas de ses sédiments aussi vite. Malgré tous mes efforts pour
m'arracher à mon milieu, je suis restée figée sur mon talus,
rivée à ma crête. En exactement 15 789 ans, j'ai bougé de 23
centimètres... et encore, pas par mes propres moyens : un tremblement
de terre sous-marin. Il paraît que ça arrive parfois. Enfin,
tous les 30 000 ans environ.
Alors j'attends. Seule.